À Brazzaville, la frontière entre institutions publiques et intérêts partisans semble de plus en plus inexistante. Le ministre Juste Ibombo vient d’offrir une nouvelle illustration inquiétante de ce laisser-aller en transformant son bureau ministériel lieu censé incarner la République et servir l’intérêt général en salle de réunion pour son parti politique, le PCT.
Cette pratique est non seulement un conflit d’intérêts flagrant, mais également une faute grave au regard des règles républicaines. Le bureau d’un ministre appartient à l’État, non à un parti, quel qu’il soit. En confondant ainsi fonction publique et militantisme partisan, Juste Ibombo bafoue les principes élémentaires de neutralité et de responsabilité attachés à sa charge.
Ce geste, loin d’être anodin, reflète un malaise plus profond : l’absence criante d’autorité et de contrôle au sommet de l’État. Le président Denis Sassou N’Guesso apparaît dépassé, incapable d’imposer le respect des règles les plus fondamentales au sein de son propre gouvernement. Comment parler d’État de droit lorsque des ministres se permettent de piétiner les institutions en toute impunité, sous le regard d’un chef de l’État manifestement absent ?
Au lieu de “buzz”, Juste Ibombo ne révèle qu’une incompétence alarmante et une désinvolture qui fragilisent davantage la crédibilité d’un gouvernement déjà contesté. Ce genre de dérive illustre le déclin d’un système où le pouvoir ne sert plus la nation, mais les intérêts privés et partisans d’une minorité.










