L’opération lancée par la DGSP contre les prétendus « kuluna » inquiète de plus en plus l’opinion. Derrière la façade sécuritaire, ce sont surtout des familles brisées qui s’accumulent. Des pères, des frères et des fils sont abattus en pleine rue, souvent sans preuves, parfois même sans armes. À qui profite ce carnage ? Où sont les éléments qui établissent la culpabilité de ces victimes ?
De nombreux témoignages font état d’exécutions arbitraires, où une simple différence de coiffure ou d’apparence suffit à faire basculer un citoyen ordinaire dans la catégorie des « criminels » à éliminer. Cette politique du soupçon transforme chaque Congolais en cible potentielle et installe une peur généralisée dans les quartiers populaires.
Au lieu d’un véritable plan sécuritaire à long terme, le pouvoir semble privilégier la brutalité et l’intimidation. Or, cette répression aveugle ne réglera jamais les causes profondes de la délinquance : pauvreté, chômage massif et absence d’avenir pour une jeunesse abandonnée.
En agissant ainsi, le gouvernement ne fait qu’alimenter la colère et la haine contre lui-même. La République du Congo s’enfonce alors dans un cercle vicieux où l’insécurité est utilisée comme prétexte, et où la terreur devient un mode de gouvernance.


