Les difficultés rencontrées par des milliers de retraités congolais pour percevoir leur pension sont en passe d’être résolues. Le 24 avril à Brazzaville, les directeurs généraux de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), Evariste Ondongo, et de la Caisse de retraite des fonctionnaires (CRF), François Nguimbi, ont signé une convention instaurant des règles de coordination entre les deux institutions. Objectif : garantir les droits acquis ou en cours d’acquisition, simplifier les démarches administratives et assurer une prise en charge plus fluide des retraités.
Présidée par le ministre d’État, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Firmin Ayessa, la cérémonie a marqué un tournant symbolique et politique fort. Cette convention, fondée sur les articles 145, 153 et 165 du code de sécurité sociale congolais, vise à mutualiser les périodes de cotisation entre le secteur privé (géré par la CNSS) et le secteur public (géré par la CRF). Elle repose également sur l’article 2, alinéa 3 du décret n°84/892 du 12 octobre 1984, qui interdit la liquidation d’une pension sans paiement préalable des cotisations dues.
Depuis plusieurs années, de nombreux travailleurs ayant cotisé à la fois à la CNSS et à la CRF se retrouvaient sans pension, confrontés à la lenteur administrative et aux conflits de compétences entre les deux caisses. Le ministre d’État a donc mis en place un groupe de travail chargé d’élaborer cette convention tant attendue, répondant ainsi au désarroi de nombreux retraités en attente de leurs droits.
« Toutes les fois qu’il est possible d’avancer, selon les très hautes instructions du président de la République, nous le faisons. Nous avons pris le temps nécessaire pour bien faire les choses. Aujourd’hui, nous pouvons dire que c’est une avancée majeure vers l’accomplissement des ambitions sociales du chef de l’État », a déclaré Firmin Ayessa.
Jacques Ofoulou, directeur des études, de la planification et des contentieux à la CRF, a précisé que cette convention vise en particulier les personnes ayant débuté leur carrière dans le privé avant de rejoindre la fonction publique. Jusque-là, ces transitions compliquaient le calcul des pensions, notamment en raison des exigences financières parfois imposées aux retraités pour valider les périodes contractuelles. Désormais, chaque caisse prendra en charge la partie de carrière qu’elle couvre, fusionnant les deux périodes de cotisation pour garantir une pension unique et équitable.
« C’est un soulagement pour tous ceux qui ont longtemps été oubliés dans les méandres des procédures administratives. C’est une avancée historique pour la justice sociale », a conclu Jacques Ofoulou.