Déterminées à faire entendre leur voix face à l’injustice qu’elles estiment subir, les personnes vivant avec handicap (PVH) annoncent l’organisation imminente d’un sit-in illimité devant la primature, à Brazzaville. Cette mobilisation vise à revendiquer leur intégration effective dans la fonction publique congolaise, un droit consacré par les textes mais largement ignoré dans la pratique. C’est la Fédération congolaise des organisations des personnes vivant avec handicap (Fcopha) qui a lancé cet appel dans une déclaration rendue publique le week-end dernier.

Dans ce document, la Fcopha exprime sa profonde déception face à la non-application des lois et règlements garantissant l’inclusion professionnelle des PVH. Elle dénonce avec force la marginalisation persistante dont ces citoyens font l’objet, en particulier lors des campagnes de recrutement à la fonction publique, où pourtant un quota leur est officiellement réservé.
« Le recrutement des personnes handicapées au Congo est un véritable casse-tête chinois », affirme la Fédération, qui fustige l’indifférence des institutions. Selon elle, malgré les nombreuses démarches, notamment les sit-in répétés devant le ministère de la Fonction publique, les autorités restent sourdes aux revendications légitimes de cette frange de la population. « Toute déclaration sur ce sujet devient un bruit stérile aux oreilles des décideurs, qu’il s’agisse du gouvernement, du Sénat ou de l’Assemblée nationale », déplore le communiqué.
Face à ce qu’elle qualifie de rejet systématique, la Fcopha entend désormais durcir le ton. Ce sit-in devant la primature, sans limite de durée, a pour but d’interpeller directement le chef de l’État et son gouvernement sur l’urgence de la situation. À l’approche de l’élection présidentielle de 2026, les PVH lancent un véritable cri de cœur pour que leurs droits fondamentaux soient respectés et que des mesures concrètes soient prises en leur faveur.
« Il est temps que la voix des personnes vivant avec handicap soit entendue au plus haut niveau. Nous réclamons non seulement la rétrocession des postes budgétaires qui nous sont dus, mais aussi notre pleine représentativité dans les instances de prise de décision », conclut la déclaration.