Réunis en assemblée générale extraordinaire le 7 avril à Brazzaville, les agents de la Société des Postes et de l’Épargne du Congo (SOPECO) ont lancé un appel urgent à leur direction pour le paiement immédiat de deux mois de salaires sur les cinquante mois d’arriérés accumulés depuis 2017. Soutenus par la Fédération des syndicats des postes et télécommunications, ils dénoncent une mauvaise gestion chronique de l’entreprise et réclament des réformes concrètes.

1. Un cri de détresse face à une situation intenable
Lors de cette rencontre, le secrétaire général par intérim des postiers, Jean-Jacques Mvila, a fixé un ultimatum au 15 avril pour le versement de deux mois de salaires dus au titre de l’année 2025. Les agents réclament également une transparence sur le traitement des arriérés de 2017 à 2024, ainsi qu’un réajustement équitable des avancements. Ils dénoncent par ailleurs les pratiques de « reclassement préférentiel » de certains agents.
2. Une entreprise sous perfusion mais disposant de ressources
Franck Siassia, secrétaire général de la Fédération, a rappelé que l’entreprise dispose pourtant de plusieurs sources de revenus. « En 2024, SOPECO a perçu 139 millions de francs CFA grâce à l’attribution du timbre électronique, soit environ 11 millions par mois. À cela s’ajoutent les loyers de la Banque postale (13 millions de FCFA), les recettes issues des boîtes postales, les frais de terminaison provenant des pays voisins et d’autres recouvrements. Il y a des solutions pour créer un flux de trésorerie régulier et payer les salaires, au moins tous les deux mois », a-t-il souligné.
3. Une gouvernance vivement remise en question
Face à cette accumulation d’impayés, les agents n’ont pas mâché leurs mots : ils pointent du doigt une gestion jugée opaque et inefficace. « Nous dénonçons la mauvaise gestion de la direction générale. Nous demandons à l’État, en tant que propriétaire de l’entreprise, de procéder à un changement à sa tête », a martelé Jean-Jacques Mvila.
4. Le sort des retraités également en suspens
Autre préoccupation soulevée lors de cette réunion : la situation des agents admis à la retraite, qui peinent à percevoir leur pension. L’État avait pourtant versé 4 milliards de FCFA à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) pour régler une partie de cette dette. Le directeur général de la CNSS aurait même sollicité une rencontre avec la direction de la SOPECO pour établir un moratoire, sans suite à ce jour.