Des sources concordantes ont confirmé l’élimination du colonel Michel Rukunda, alias Makanika, chef du groupe rebelle Twirwaneho, lors d’une frappe de drone de haute précision. L’opération ciblait le campement de cette milice à Gakangara, dans le secteur de Ngandja, territoire de Fizi, au Sud-Kivu. Cette action marque une étape majeure dans la lutte contre les groupes armés qui déstabilisent l’est de la République démocratique du Congo.
Planifiée avec minutie depuis Minembwe, cette opération démontre la montée en puissance de l’armée congolaise (FARDC) en matière de guerre moderne. Le recours à la technologie des drones illustre non seulement une évolution tactique, mais aussi une volonté affirmée d’en finir avec l’impunité des chefs de guerre.
Qui était le colonel Makanika ?
Ancien officier des FARDC, Michel Rukunda s’est rebellé en 2020 après l’échec du projet de commune de Minembwe, soutenu à l’époque par le ministre Azarias Ruberwa. Ce revers politique l’a poussé à prendre les armes, se présentant comme le défenseur autoproclamé de la communauté Banyamulenge. Il a bénéficié d’un soutien financier important en provenance de la diaspora pro-rwandaise.
Toutefois, malgré son discours de protection communautaire, Makanika s’est rapidement transformé en chef de guerre redouté. Il a imposé sa loi par la terreur, n’hésitant pas à exécuter des civils Banyamulenge opposés à son mouvement et à emprisonner les parents dont les enfants refusaient de rejoindre ses rangs. Son alliance avec des groupes comme les rebelles burundais de Red Tabara a davantage envenimé la situation dans cette région déjà fragile.
Une frappe décisive et symbolique
Selon des témoins à Minembwe, un drone a été aperçu survolant l’espace aérien de Gahwera avant de frapper avec précision les positions de Twirwaneho. L’attaque a coûté la vie à six personnes, dont Makanika lui-même. Si certains messages sur les réseaux sociaux ont tenté de semer le doute quant à la véracité de sa mort, plusieurs sources fiables ont depuis confirmé l’information.
Même les combattants de Twirwaneho ont reconnu que leur base avait été ciblée par une attaque de drone, bien que certaines zones d’ombre subsistent quant à l’origine exacte de l’engin. Néanmoins, la portée stratégique de cette frappe est indiscutable : elle envoie un signal fort à l’ensemble des groupes armés opérant dans l’est du pays, à commencer par les rebelles du M23.
Un tournant dans la guerre contre les milices
L’élimination de Makanika confirme la montée en compétence des FARDC, tant sur le plan technologique que dans la planification militaire. L’usage des drones donne à l’armée congolaise un avantage décisif dans la neutralisation ciblée des chefs rebelles, tout en réduisant les pertes humaines dans ses propres rangs.
Cette victoire symbolique renforce l’engagement du gouvernement congolais à restaurer la paix dans l’est du pays, miné depuis des décennies par une multitude de groupes armés souvent soutenus de l’étranger. Le message est clair : tout insurgé qui menace la stabilité, l’unité nationale et la souveraineté de la RDC s’expose à une réponse militaire déterminée.
À l’heure où les FARDC intensifient leurs opérations contre les mouvements rebelles, la mort de Makanika marque un tournant décisif. Elle ouvre la voie à une nouvelle ère de lutte contre l’insécurité, reposant sur l’efficacité, la précision et la volonté politique d’en finir avec la guerre.