Traxys accusée d’importer du coltan de conflit via le Rwanda : une enquête choc de Global Witness.

Une enquête de Global Witness met en cause la société luxembourgeoise Traxys, accusée d’avoir importé du coltan issu de zones de conflit en RDC via le Rwanda. Ce commerce aurait contribué au financement du groupe armé M23.

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Une enquête récente menée par l’organisation Global Witness a suscité des remous au sein du Parlement luxembourgeois. Elle met en lumière des allégations graves à l’encontre de la société luxembourgeoise Traxys, spécialisée dans le négoce de matières premières. Cette dernière est accusée d’avoir importé, en 2024, 280 tonnes de coltan via le Rwanda, alors qu’une partie de ce minerai proviendrait de zones de conflit dans l’est de la République Démocratique du Congo, notamment de régions contrôlées par le groupe armé M23.

Ce groupe rebelle, qualifié de mouvement terroriste par le gouvernement congolais et impliqué dans des violations des droits humains selon l’ONU, tire des bénéfices importants de l’exploitation minière illégale dans des territoires tels que Rubaya, au Nord-Kivu. Le coltan issu de ces mines clandestines est essentiel à la fabrication de composants électroniques, comme les téléphones et les batteries de véhicules électriques. D’après des experts des Nations Unies, le M23 pourrait engranger jusqu’à 800 000 dollars par mois grâce à ce commerce illicite.

Face aux accusations, Traxys a rejeté toute implication dans le financement d’activités armées et affirme avoir mis en œuvre des procédures rigoureuses de diligence raisonnable pour garantir la traçabilité de ses sources d’approvisionnement. Cependant, les conclusions de Global Witness, fondées sur l’analyse de documents commerciaux et des témoignages de trafiquants, suggèrent que le coltan introduit au Rwanda proviendrait largement de zones contrôlées par le M23.

L’affaire a également des répercussions diplomatiques. En février 2024, l’Union européenne a signé un partenariat stratégique avec le Rwanda, destiné à sécuriser l’approvisionnement en matières premières critiques, dont le tantale. Or, cette collaboration soulève aujourd’hui de vives préoccupations quant à l’intégrité des chaînes d’approvisionnement européennes, accusées d’intégrer, parfois à leur insu, des « minerais de conflits ».

Global Witness appelle désormais l’Union européenne à reconsidérer ce partenariat et à suspendre son aide au développement au Rwanda tant que ce dernier ne se retire pas militairement de la RDC et ne met pas fin à tout soutien présumé au M23. Cette affaire relance le débat sur la responsabilité des entreprises européennes dans les conflits armés liés aux ressources naturelles et sur l’efficacité des mécanismes de régulation internationale.

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