En Ukraine, la trêve pascale annoncée par Vladimir Poutine n’aura été qu’un mirage. Présentée comme un geste d’apaisement, cette suspension des hostilités censée durer 30 heures, du samedi 19 au lundi 21 avril, n’a jamais réellement commencé, selon Kiev. Sur le terrain, si une légère accalmie a été constatée dans le ciel pendant environ 24 heures, notamment au-dessus des zones civiles, les affrontements n’ont jamais cessé le long de la ligne de front, notamment dans la région de Pokrovsk, théâtre de violents combats.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie d’avoir violé à près de 3 000 reprises cette trêve supposée. Il a rapporté plus d’une centaine d’assauts russes contre des positions ukrainiennes en quelques heures, confirmant l’ampleur des hostilités. Kiev continue néanmoins de soutenir une proposition de cessez-le-feu, au moins partiel, portée par les États-Unis, qui viserait à protéger les infrastructures civiles durant 30 jours. Une initiative déjà évoquée en mars, restée lettre morte jusqu’à présent.
Peu après minuit, la nuit du dimanche à lundi a été marquée par une nouvelle salve de drones kamikazes russes dans plusieurs régions d’Ukraine, réduisant à néant les maigres espoirs de trêve. Les sirènes ont retenti jusqu’à l’aube, rappelant à la population que la guerre ne connaît ni pause ni répit.
Moscou, de son côté, accuse l’Ukraine d’avoir initié de multiples attaques dans la région de Donetsk. Plus de 400 tirs d’artillerie et 900 offensives de drones auraient été recensés par la défense russe. Le Kremlin évoque également des frappes ukrainiennes sur ses territoires frontaliers, ayant, selon les autorités russes, causé la mort ou des blessures à plusieurs civils. Le porte-parole du Kremlin a d’ailleurs précisé que Vladimir Poutine n’avait pas l’intention de prolonger la trêve au-delà de son expiration théorique.
Loin du front, les réfugiés ukrainiens s’inquiètent de leur avenir
Pendant ce temps, aux États-Unis, l’incertitude plane pour les réfugiés ukrainiens. Malgré les déclarations de Donald Trump affirmant qu’il serait capable de mettre fin à la guerre en une journée s’il revenait au pouvoir, la perspective d’une paix durable s’éloigne chaque jour un peu plus. La Maison Blanche envisage même de mettre fin au statut de protection temporaire accordé aux réfugiés ukrainiens depuis le début du conflit.
Misha, un réfugié originaire de Zaporijjia, arrivé aux États-Unis peu avant l’invasion russe, faisait partie de ceux qui manifestaient ce week-end devant le Capitole à Austin. Au micro de notre envoyé spécial Nathanaël Vittrant, il exprimait son angoisse :
« Si l’administration Trump décidait, sans prévenir, de dire à 200 000 personnes de rentrer dans un pays en guerre, ce serait inhumain. On parle de vies en danger. Les États-Unis devraient être un modèle de force et de solidarité, pas un pays qui tourne le dos à ceux qui fuient les bombes. »
Le contraste entre les promesses politiques et la réalité du terrain — qu’il s’agisse des champs de bataille en Ukraine ou des débats migratoires outre-Atlantique — souligne l’ampleur du défi humanitaire et diplomatique qui entoure ce conflit de longue haleine.