Alors que le Congo traverse une crise économique et sociale aiguë, le ministre des Finances Christian Yoka a jugé opportun d’effectuer une visite d’inspection sur le chantier du nouveau siège de son ministère. Un bâtiment flambant neuf en construction, symbole d’un pouvoir qui semble de plus en plus déconnecté des réalités du peuple.
Selon les autorités, les travaux ont été pris en charge financièrement par les bailleurs de fonds et partenaires techniques, justifiant cette construction par l’insuffisance d’espace pour loger le personnel du ministère des Finances. Commencé en 2013, ce chantier est aujourd’hui mis en avant comme une réalisation stratégique.
Mais cette explication peine à convaincre. Pourquoi relancer un tel projet dans un contexte de salaires impayés, de services publics défaillants, et d’un endettement qui étouffe la souveraineté du pays ? Que les bailleurs financent ne dédouane pas le gouvernement de ses priorités : le peuple ne mange pas de béton.
L’image d’un État qui s’embellit pendant que sa population s’appauvrit devient insoutenable. Ce « palais ministériel » ne répond à aucune urgence populaire. Il reflète au contraire une logique bureaucratique aveugle, voire provocatrice, face aux souffrances quotidiennes des Congolais.
