Considérée comme un préalable essentiel à la levée des sanctions gouvernementales, l’assemblée générale extraordinaire inclusive du Ministère chrétien du combat spirituel s’est ouverte le 17 avril à Brazzaville et s’est tenue pendant deux jours. Cette rencontre d’envergure, placée sous le thème biblique « Venez, rebâtissons la muraille de Jérusalem, et nous ne serons plus dans l’opprobre », a réuni plusieurs représentants de congrégations venus œuvrer pour une sortie de crise durable.
Préparée par une commission ad hoc mise en place par le ministère de l’Intérieur, l’assemblée visait à redéfinir les bases structurelles et spirituelles du mouvement. « Nous sommes réunis ici pour aplanir ce qui doit l’être et adopter les textes fondamentaux, afin de repartir sur des bases saines, fidèles à la vision de maman Olangi », a déclaré Jocelyne Milandou, fidèle engagée dans la vie du ministère.
Une crise profonde, née après le décès des fondateurs
La crise interne s’est cristallisée après le décès du couple Olangi, fondateur du ministère. Le 14 août 2022, des propos jugés inappropriés de leur fils, Paul David Olangi, lors d’un culte, ont provoqué une vive indignation parmi les fidèles. Cette situation a engendré un mouvement de désobéissance initié par des jeunes chrétiens en désaccord avec la direction nationale. Craignant des troubles à l’ordre public, les autorités congolaises, par le biais du ministre Guy Georges Mbaka, avaient alors décidé de fermer temporairement les portes de cette congrégation, par arrêté en date du 20 août 2022.
Les causes profondes d’une fracture
Selon des sources proches du dossier, plusieurs éléments ont alimenté les tensions internes : la gestion opaque des finances, la volonté des enfants Olangi d’imposer leur autorité sans dialogue, des nominations arbitraires décidées depuis Kinshasa sans concertation avec les responsables locaux, ainsi qu’un manque de respect de certains missionnaires envers les autorités congolaises.
Face à cette situation, l’assemblée générale en cours se veut un moment de clarification, de réconciliation et de réforme. Le président du Conseil supérieur des églises de réveil du Congo, Germain Loubota, a exhorté les fidèles à saisir cette opportunité : « Les frères et sœurs du ministère chrétien du combat spirituel doivent faire preuve de maturité spirituelle pour résoudre cette crise et permettre à la congrégation de renaître dans la paix ».